Jean-François Narbonne, Docteur en Nutrition et en Toxicologie, revient sur les conclusions de la fameuse étude de Gilles-Eric Séralini portant sur la toxicité à long terme du Roundup (un herbicide à base de glyphosate) et du NK 603 (un maïs génétiquement modifié pour le rendre tolérant au glyphosate) sur des rats de laboratoire. Sa publication avait suscité en son temps un véritable déferlement médiatique.

La photo représente le professeur Jean-François Narbonne, docteur en nutrition et en toxicologie.

Le Professeur Narbonne, qui se qualifie lui-même d’« opposant historique aux OGMs-pesticides », dénonce plusieurs grandes limites de cette étude, réfutée par de nombreux scientifiques.

Rappel succinct des faits :

  • Septembre 2012 :
    – Publication de l’article scientifique de G.E. Séralini dans la revue scientifique « Food and Chemical Toxicology » – « Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize » (Toxicité à long terme d’un herbicide Roundup et d’un maïs génétiquement modifié tolérant au Roundup).
    – Publication favorablement couverte par Libération et Le Nouvel Obs qui titre son article « Oui, les OGM sont des poisons ».
  • Novembre 2013 : l’article est retiré de la revue scientifique « Food and Chemical Toxicology ».
  • Juin 2014 : l’étude est à nouveau publiée dans une version remaniée, dans la revue « Environmental Sciences Europe. »

Ce qu’on peut retenir de l’analyse de cette affaire par le Professeur Narbonne

… Sur l’étude en elle-même :

  • De nombreuses extrapolations qui donnent lieu à de la désinformation. Exemple de l’explication de « l’explosion de nombreuses maladies » par la présence d’OGMs dans nos assiettes. Le Professeur rappelle qu’aujourd’hui les OGMs  ne sont destinées qu’à l’alimentation animale ou à la production industrielle ;
  • Une confusion entre toxicologie et nutrition dans le cas d’espèce maïs (même OGM) et pesticides ;
  • L’absence de mesures sérieuses des niveaux de contamination du maïs et l’absence d’informations sur les taux de mycotoxines qui contaminent en général les lots de maïs.
  • Une étude financée par la grande distribution qui cherche, selon le Professeur Narbonne, à avoir des arguments pour contrer l’interdiction faite par les fraudes d’étiqueter les produits animaux issus d’animaux nourris avec des OGMs.

… Sur le traitement médiatique de cette étude :

  • Des critiques sur les processus d’évaluation par les Agences qui semblent plus politiques que scientifiques avec des contrevérités évidentes ;
  • Le dénigrement des experts des Agences « qui travaillent sans conscience et sans garde fous », et sous l’influence des lobbies ;
  • Une remise en cause de tous les OGM (titre de l’article du Nouvel Obs « Oui, les OGM sont des poisons »), à la suite de résultats qui portent pourtant sur un seul OGM.

Pour aller plus loin :