epistemophobie

La France a t-elle définitivement renoncé à ses ambitions exploratoires en matière de recherche ? Le principe de précaution a jeté un voile noir sur des pans entiers de la recherche dans le domaine de la santé et de l’environnement. Au même moment, des chercheurs anglais et américains conduisent des travaux pour modifier le code génétique des moustiques responsables de la transmission du paludisme. Grâce à leurs travaux, 1000 vies d’enfants pourraient être sauvées chaque jour… Ces chercheurs sont déjà parvenus à des résultats estimables. Les anglo-saxons parlent de gene drive qu’on s’est empressé de traduire en français par « forçage génétique » alors que la formule « orientation génétique » aurait été plus neutre. En Angleterre, la Chambre des Lords se réjouit de ces avancées. La France a de son coté demandé une étude au Haut conseil des technologies !

L’histoire scientifique du XXe siècle est féconde de ces histoires de modification génétique. En Afrique, l’introduction de mâles stériles dans des populations de moustiques a permis de détruire des espèces responsables de maladies humaines. C’est ainsi que la lucilie bouchère, un insecte  appelé « mouche dévoreuse d’homme », a disparu et avec elles ses milliers de victimes humaines. La recherche progresse mais pas en France malheureusement. Comment expliquer ce courant d’épistémophobie, hostile ex ante à la recherche dans des secteurs de pointe ? Comment justifier que l’expertise citoyenne se substitue au travail des chercheurs dans des secteurs clés ? Comme le disait la dirigeante de l’organisation patronale italienne, Mme Emma Marcegaglia « quand une innovation voit le jour, les Américains en font un business, les Chinois la copient, les Européens la réglementent ». Il ne nous reste plus à attendre que les autres réussissent.

Pascal Perri

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