Faisons conf à la science

Constitutionnalisé en 2005, le principe de précaution est rapidement devenu cher aux Français. Si sa philosophie initiale reposait plus sur l’action que sur le renoncement, l’innovation (agriculture, chimie, santé, etc.) a souvent été freinée au nom de ce principe, laissant planer un doute sur le travail des scientifiques. Le principe de précaution est devenu un principe de prévention inapplicable. Les effets du mouvement anti-science touchent jusqu’au principe de la vaccination, conquête sanitaire de haute lutte. La défiance engendrée par le principe de précaution a poussé un certain nombre de personnels soignants de maisons de retraite à refuser la vaccination contre la grippe, entrainant le décès de plusieurs résidents début 2017.

Notre pays compte des instituts indépendants, peuplés de scientifiques ayant appris que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Faisons-leur confiance ! Pasteur aurait-il mis au point le vaccin contre la rage, et avant lui Jenner, si le principe de précaution avait été inventé plus tôt ? Ne soyons plus paralysés par la crainte du risque, qui n’est constitué qu’en cas d’exposition au danger. Il n’y a aucun risque si l’on n’est pas exposé !

Le financement de notre modèle social, de notre système de retraite, des politiques familiales renchérit le coût du travail en France. Notre petit pays ne peut se défendre dans un univers très concurrentiel qu’en produisant de la valeur ajoutée grâce à l’innovation. La France doit réaffirmer son attachement à la recherche et à la science en inscrivant dans la Constitution le principe d’innovation pour équilibrer le principe de précaution. Sans quoi nous devrons nous contenter d’un petit rôle dans la mondialisation et nous en paierons le prix.