Le XXIe siècle est celui de l’économie de la connaissance. Nous avons mentionné le fait que la France a atteint la frontière technologique dans de nombreux secteurs de son économie, secteurs pour lesquels la qualité de ses technologies est au meilleur niveau mondial. L’innovation, et surtout l’innovation radicale, permet de franchir cette frontière technologique, permettant de maintenir une longueur d’avance sur nos concurrents étrangers.

L’innovation participe de deux façons différentes à la compétitivité de notre économie. Elle permet de réduire les coûts de production, via notamment les innovations de procédés, qui permettent aux entreprises françaises de rester compétitives vis à vis de concurrents étrangers dont les coûts de production, notamment du facteur travail, seraient plus faibles (il s’agit de la compétitivité-prix). C’est de cette logique que procède notamment le mouvement de substitution du facteur capital au facteur travail que connaissent les pays industrialisés. L’innovation produit permet pour sa part d’ouvrir de nouveaux débouchés aux entreprises françaises, grâce aux avantages compétitifs décisifs qu’elle leur permet d’acquérir. Elle permet ainsi d’obtenir une position de monopole temporaire grâce à la protection de la propriété intellectuelle (il s’agit de la compétitivité hors-prix). La compétitivité de l’économie française passe par ces deux canaux, et l’importance des chercheurs mentionnée précédemment est cruciale pour permettre de passer d’une recherche fondamentale à des débouchés industriels.

Le « modèle social français » peut d’ailleurs grandement bénéficier de notre capacité d’innovation, si ce n’est même en être dépendant pour assurer sa survie. L’innovation dans la biomédecine permettra notamment de réduire les dépenses de santé, en mieux identifiant les symptômes, en favorisant la médecine ambulatoire et en réduisant les coûts de traitement. A terme, l’innovation médicale permettra de mieux vieillir tout en économisant des dépenses de santé à notre régime de sécurité sociale.

A propos des auteurs

Sophie Vermeille est fondatrice et Présidente de Droit et Croissance. Elle est également avocate en corporate et restructuring au sein du cabinet DLA Piper à Paris. Sophie est enfin chercheur au Laboratoire d’économie du droit de Paris 2 Panthéon – Assas, et chargée d’enseignement à HEC. Elle a publié de nombreux articles mettant en évidence les insuffisances du droit français et, en particulier, du droit des faillites. Elle a, ces dernières années, été étroitement associée par les pouvoirs publics aux discussions portant sur la réforme du droit dans ce domaine.

Mathieu Kohmann est membre de l’Institut Droit & Croissance. Il est diplômé de Sciences Po Paris après avoir effectué ses études sur le campus européen, franco-allemand de Sciences Po ainsi qu’à la Princeton University aux Etats-Unis. Actuellement, il est étudiant dans le Master droit économique de l’École de droit de Sciences Po qui lui a permis de faire une partie de ses études de droit à la Stanford Law School. Il retournera aux Etats-Unis dans le cadre d’un Master à la Harvard Law School en août 2016.

Mathieu Luinaud est membre de Droit et Croissance. Il est diplômé de Sciences Po et de l’Ecole Polytechnique (MX2013) en économie et en politiques publiques, ainsi que diplômé en droit de l’Université Paris-II Panthéon-Assas et de l’Université de Pennsylvanie.

A propos de Droit & Croissance

Créé en 2012, Droit & Croissance est un laboratoire de recherche indépendant ayant pour ambition de favoriser la croissance en France par une meilleure efficacité du droit sur le plan économique. Droit & Croissance procède du double constat que la règle de droit est un levier de croissance tandis que le cloisonnement en France entre droit et économie nuit à la qualité de la norme. Ce constat a conduit principalement un petit groupe d’avocats d’affaires à s’associer et s’entourer de jeunes chercheurs en droit et en économie pour raisonner autrement et, dans une optique d’efficacité. Droit & Croissance entend promouvoir l’analyse économique du droit, approche pluridisciplinaire consistant à étudier l’effet économique des normes juridiques, afin de proposer des réformes du droit français pérennes et efficaces. Droit & Croissance met son expertise au service des élites dirigeantes et des décideurs économiques de notre pays dans le cadre d’un dialogue constant. Les actions et l’expertise de Droit & Croissance sont désormais reconnues, à la fois au sein des pouvoirs publics et dans le milieu académique, en France comme à l’étranger, grâce à de nombreuses publications et interventions menées depuis 2012.

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