Une part importante des cancers est attribuable à des facteurs de risque liés aux modes de vie ou à l’environnement, et donc potentiellement évitable par une suppression ou une réduction « réalisable » de l’exposition à ces facteurs. Mesurer cette part évitable permet de cibler des priorités d’action pour la prévention du cancer.

Un projet collaboratif, mené par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et qui a réuni plus de 80 experts des principales institutions de recherche ou de santé publique françaises, a permis de réaliser un tel travail pour la France. Les meilleures méthodes et les données les plus complètes disponibles ont ainsi pu être mobilisées  : les niveaux d’exposition de la population française à treize facteurs de risque classés cancérogènes certains ou probables par le Circ ont été collectés, les quantifications de risque de cancer associées à chacun et les plus pertinentes dans le contexte français ont été sélectionnées, et les données d’incidence de cancer pour l’année 2015 des personnes âgées de 30 ans et plus proviennent des registres de cancer français. Dans ce numéro du BEH sont présentés le mode de gouvernance de ce projet collectif, les choix méthodologiques effectués et les principaux résultats produits.

Selon ces travaux, quatre cancers sur dix environ étaient attribuables en 2015 en France aux facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement étudiés ; ainsi, 142 000 cancers auraient pu être évités, par des actions de prévention primaire, sur les 346 000 nouveaux cas diagnostiqués chez les adultes(1). Par rapport à l’édition précédente, qui avait porté sur « Les causes du cancer en 2000 »(2), davantage de facteurs de risque ont été pris en considération, comme l’alimentation (consommation de viande rouge et de charcuterie, par exemple) et des  expositions professionnelles plus nombreuses (trichloréthylène et gaz d’échappement diesel, par exemple).

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