Salon de l’agriculture 2018 : « Notre (si) cher principe de précaution » présenté en avant-première sur TV Agri
Invité de l’Agri Show sur le plateau de TV Agri au Salon International de l’Agriculture, Pascal Perri a présenté en avant-première son nouvel opus publié par l’Institut Sapiens, « Notre (si) cher principe de précaution ».
Manque de transparence dans la communication sur le glyphosate, responsabilité des agriculteurs, rôles respectifs des media, de la société civile et de la science, Pascal Perri est revenu, à travers les questions de Jean-Paul Hébrard, sur la nécessité d’innover pour permettre à la France de trouver sa place dans la mondialisation.
Morceaux choisis : « La vérité scientifique est prise au piège de la concurrence que se livrent aujourd’hui les grands media pour influencer l’opinion ».
« Le progrès scientifique ne se décrète pas au suffrage universel. (…) Nous avons dans notre pays des instituts indépendants des industriels, souvent indépendants des ONG aussi, qui sont peuplés de scientifiques érudits, à qui on a enseigné que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Je crois qu’il faut leur faire confiance, que c’est à eux de dire ce qu’il est possible de faire, ce qui est dangereux. Ensuite au corps social de l’arbitrer, mais ce n’est certainement pas au corps social de se prononcer à main levée au suffrage universel, pour dire si une innovation est bonne ou mauvaise. »
« La France, c’est 65 millions d’habitants sur 7 milliards et demi à peu près. Compte-tenu du confort social qui est le nôtre, que nous devons financer (sécurité sociale, systèmes de retraite, aide à l’enfance, les politiques familiales, etc) (…), le coût du travail est élevé en France. La vocation d’un petit pays, dans un univers très concurrentiel avec un coût du travail élevé, c’est de produire de la valeur ajoutée. Or comment produit-on de la valeur ajoutée ? En innovant, c’est-à-dire en mettant le pied dans l’inconnu, en frottant le connu et l’inconnu, et en recherchant des innovations qui vont pouvoir produire de la valeur ajoutée. Les économistes parlent de multiplicateur de valeur.
Je crois que notre pays est confronté à cela : il faut identifier des multiplicateurs de valeur. Il y en a dans le domaine agricole, il y en a dans le domaine spatial, il y a l’industrie du médicament en France… Nous avons des secteurs de haute performance. Donc il ne faut pas que le principe de précaution soit un principe d’inaction. Il faut que ce soit un principe d’action. Parce qu’à ce stade (…), on est passé de la précaution à la prudence, de la prudence à la passivité, et de la passivité à la marche arrière. Donc tout le monde comprendra que si la France n’innove pas, elle aura un petit rôle dans la mondialisation et nous en paierons le prix. »